Harcèlement-intimidation entre élèves

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Le harcèlement-intimidation entre élèves est un comportement à prendre au sérieux et il existe des moyens pour le faire cesser.

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Qu’est-ce que le harcèlement-intimidation entre élèves ?

Harcèlement scolaire

Les phénomènes de harcèlement-intimidation entre élèves se caractérisent par les éléments suivants : “répétition de violences, phénomène de groupe exerçant une asymétrie et engendrant une incapacité à se défendre pour l’élève qui en est la cible. La pression à la conformité et la peur sont le ciment du groupe qui ne constitue pas un bloc monolithique”. (Dayer, 2020)

Ces phénomènes se traduisent par exemple par des moqueries, des insultes, des humiliations, des rumeurs, des chantages, des contraintes, des menaces, des rejets, de l’isolement ou même des violences physiques.

Il est souvent dit de ce phénomène qu’il s’agit simplement de blagues entre camarades de classes, mais il s’agit en réalité d’une problématique plus profonde, qui peut causer une grande souffrance aux victimes. Il faut donc la prendre au sérieux. D’ailleurs, la campagne « Not a joke. », de Jeunes et Médias, insiste sur ce point.

Le harcèlement-intimidation entre élèves comporte trois caractéristiques :

  • C’est un phénomène de groupe.
  • Les intimidations se répètent dans le temps.
  • Il existe un déséquilibre de force qui fait que l’élève est dans l’incapacité de se défendre.

Le cyberharcèlement-intimidation entre élèves

Le cyberharcèlement-intimidation est une forme de harcèlement exercée via les médias numériques. Il n’a de frontière ni dans l’espace ni dans le temps. L’enfant est victime peu importe où elle ou il se trouve (à l’école comme à la maison), vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Chaque élève peut très vite devenir un·e acteur·rice de cyberharcèlement-intimidation. Cela démultiplie la diffusion des rumeurs, moqueries et insultes ainsi que la perte de contrôle de l’image de la victime. Par contre, le cyberharcèlement-intimidation laisse des traces qui permettent d’identifier ses auteur·e·s.

Tous droits réservés : Luke Culhane, Dermot Culhane & Diarmuid Greene

Une problématique d’ampleur

Diverses études dans le canton de Vaud ont été conduites entre 2003 et 2017 sur cette thématique. Elles montrent qu’environ 10% des élèves de 15 ans sont touché∙e∙s par ces phénomènes au moins une fois par semaine sur une année. Presque 5% des jeunes de cet âge admettent avoir intimidé d’autres jeunes.

Le taux de victimes diminue beaucoup avec l’âge. Il concerne malgré tout encore 8% des jeunes de 18 ans. Il n’existe pas de profil type de l’élève-cible : n’importe qui peut devenir la cible de ces phénomènes. De même, il n’existe pas non plus de profil-type de l’intimidateur·rice.

Pour vous, parents, comment réagir ?

Que votre enfant soit victime, auteur·e ou témoin, votre rôle est très important :

  • Dès les premiers signes de harcèlement, parlez-en avec votre enfant et encouragez-le·a à vous rapporter les faits produits.
  • Rappelez à votre enfant les règles de comportement à l’école et en société.
  • Les situations peuvent difficilement se résoudre seules : il est nécessaire de prendre contact avec l’école.
  • Expliquez à votre enfant que vous êtes en contact avec l’école et des professionnel·le·s.
  • Ne prenez pas contact avec les victimes, auteur·e·s, témoins ou leurs parents pour défendre ou accuser.
  • Votre enfant peut avoir besoin d’aide. Au besoin, consultez une institution spécialisée.

Pour toi, enfant, que faire si tu es victime ?

  • Tu n’es pas coupable. Ne te sens donc pas honteux·se de ce que tu vis.
  • Tu as le droit de dire « stop » et d’être protégé·e.
  • Parles-en. La violence envers autrui est grave.
  • Crois en toi, tu peux agir. Ainsi, tu fais preuve de courage pour toi, mais aussi pour les autres.
  • Raconte ce que tu vis à un·e adulte de ton école ou une personne de confiance. On peut t’aider si tu sors de ton silence et oses en parler.
  • Accepte de l’aide si un·e adulte ou un·e ami·e vient te parler et te propose son soutien.
  • Fais confiance aux adultes, à ta famille et à tes ami·e·s pour te comprendre et te protéger.

Pour toi, enfant, que faire si tu es témoin ?

  • Reste fidèle à tes convictions et ne te laisse pas influencer.
  • Va chercher de l’aide si tu vois un∙e élève qui se fait intimider.
  • Si tu peux le faire sans danger, dis aux auteur·e·s d’arrêter.
  • La victime souffre et a besoin de respect : ne laisse pas faire et ne l’exclus pas.
  • Parle de ce que tu as vu à un∙e adulte de ton école ou à une personne de confiance.

En cas d’urgence, appeler le 143 (aide pour adultes par téléphone, tchat ou e-mail), le 147 (aide pour jeunes par téléphone, tchat, e-mail ou SMS) ou le 117 (police) !

La gestion des cas de harcèlement-intimidation entre élèves dans le canton de Vaud

L’école vaudoise poursuit sa lutte contre le harcèlement-intimidation en son sein. Elle s’appuie sur la méthode de la préoccupation partagée (MPP), laquelle vise à casser les dynamiques de groupe. Cette méthode, menée en parallèle à la prise en charge de l’élève-cible, part du principe suivant : le harcèlement-intimidation vient surtout d’une pression du groupe plus que d’une véritable volonté de faire du mal. L’idée est alors de mener des entretiens individuels avec tou·te·s les élèves impliqué∙e∙s, y compris celles et ceux qui ne sont que témoins, ceci pour briser l’effet de groupe.

La MPP se veut aussi « non blâmante ». En effet, une sanction peut être contre-productive et entraîner des représailles. Il faut donc donner une chance aux élèves d’apprendre de leurs erreurs et de modifier leur comportement. La MPP permet aussi d’intervenir dans les cas de cyber-harcèlement-intimidation, car ils sont nombreux à démarrer dans le cadre scolaire.

Pour en savoir plus

Source : vaudfamille.ch

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